Le lac empeste

le lac empeste

s’impose contre les paupières

dissout les gueules encore vives

je n’ouvre pas les yeux

on me parle de corps morts je pense aux arbres

ces estropiés 

dansant la drave sur lit de glaise

la course du premier père

les billots qui s’emballent

un trou une cheville

et la chute à fleur d’eau

 

on me parle de corps morts moi je plonge

pour boire la sève des noyés je n’ouvre pas les yeux

 

le lac empeste et je m’y cale

Référence bibliographique

Alycia Dufour, "Le lac empeste...", Une flambée mes mains, Poètes de brousse, 2022, p. 21.

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